ROCCH : Réseau d'Observation de la Contamination CHimique du littoral
Les molécules chimiques présentes en milieu marin proviennent de sources naturelles (fond géochimique) ou artificielles (activités humaines) par des apports d’origine terrestre (directs, via les cours d’eau ou par voie atmosphérique) ou marine (fond marin, activités humaines maritimes). Ces molécules, en fonction de leur nature toxique ou de leur fort niveau de présence, peuvent porter atteinte à la vie marine dans les zones polluées et même à la santé humaine à travers la consommation de produits de la mer contaminés. Afin de surveiller l’état de santé des océans, et en particulier la pollution chimique sur le littoral, l’Ifremer déploie le Réseau ROCCH depuis plus de 40 ans. Ce réseau est le principal outil national de connaissance des niveaux de contamination chimique du littoral et de leur évolution dans le temps. Face à la difficulté de doser des éléments à l’état de trace directement dans l’eau, le suivi s’appuie sur des concentrateurs naturels des molécules chimiques : les mollusques qui en filtrant l’eau concentrent les polluants dans leur chair et le sédiment fin sur lequel certaines molécules sont piégées.
Le ROCCH repose sur la réalisation de prélèvements et d'analyses des contaminants chimiques dans la chair des moules et les huîtres des gisements naturels ou des zones d’élevage, sur des points répartis sur toute la côte française. En fonction des objectifs poursuivis (observatoire scientifique, demandes réglementaires environnementales, suivi réglementaire de la qualité des zones conchylicoles, complémentaire au REMI), des métaux traces (Cd, Pb, Cu, Zn, Ni, Hg, Cr, Ag), des hydrocarbures poly-aromatiques (HAPs), des polychlorobiphényles (PCBs), des dioxines, des pesticides, etc. sont mesurés. Afin de répondre aux enjeux sociétaux, le réseau ROCCH évolue continuellement dans la liste des molécules suivies et le choix des points suivis. Les résultats d’analyse sont enregistrés dans la base Quadrige et accessibles via SURVAL.
Par ailleurs, les échantillons collectés alimentent également la banque d'échantillons lyophilisés, au service de la communauté scientifique. L’Unité littoral est particulièrement impliquée dans la phase opérationnelle du réseau et réalise l’ensemble du suivi opérationnel sur le territoire national et la valorisation des données, d’une part dans le contexte du suivi de la qualité des zones conchylicoles (REMI) et d’autre part dans le contexte des évaluations de qualité pour la DCE.