REPHY : la surveillance du phytoplancton et des phycotoxines
Le phytoplancton est composé de microalgues unicellulaires. C’est un compartiment biologique fondamental pour la vie dans les océans car il constitue la base de la chaine alimentaire. Il conditionne également la vie sur Terre en produisant la moitié de l’oxygène que nous respirons. A ce jour, environ 5000 espèces sont décrites dans l’océan global, dont une cinquantaine produit des toxines susceptibles de s’accumuler dans les coquillages que nous consommons.
Le développement du phytoplancton (abondance, biodiversité et distribution biogéographique) dépend des conditions qu’il trouve : lumière, température, nutriments, interactions avec les autres organismes vivants présents… Son observation dans les zones côtières apporte de précieuses informations sur l’état des masses d’eau, sur la santé des écosystèmes et sur le risque sanitaire lié aux toxines.
L’Ifremer a déployé deux réseaux, le REPHY et le REPHYTOX, afin d’observer le phytoplancton et de surveiller les phycotoxines dans les zones côtières françaises.
- Le REPHY (réseau d’observation et de surveillance du phytoplancton et de l’hydrologie dans les eaux littorales : le phytoplancton dans l’eau).
- Le REPHYTOX (réseau de surveillance des phycotoxines dans les organismes marins : les toxines (produites par le phytoplancton dans les coquillages)).
1. Le REPHY, REseau d'observation et de surveillance du PHYtoplancton et de l’hydrologie dans les eaux littorales.
Il s’agit du principal observatoire français du phytoplancton marin. Le REPHY s'inscrit dans un axe scientifique prioritaire de l’Ifremer en assurant le suivi de la dynamique des populations phytoplanctoniques et des conditions hydrologiques afférentes. Les données sur le phytoplancton et le contexte hydrologique associé, collectées depuis 1987, contribuent à une meilleure connaissance scientifique du milieu marin côtier au travers de l’étude des réponses des communautés phytoplanctoniques aux changements environnementaux (volet REPHY-Observation), de l’évaluation de la qualité du milieu littoral (volet REPHY-Surveillance, en réponses à la DCE et la DCSMM) et de l’impact des espèces productrices de toxines (volet REPHY-Sanitaire).
La contribution de l’Unité littoral au REPHY, au travers de chaque LER, est fondamentale :
- Prélèvements d’eau, au rivage ou à partir d’embarcations
- Identification et comptage des espèces de phytoplancton présentes dans les échantillons d’eau
- Mesure des paramètres hydrologiques associés
- Bancarisation des données
- Contribution à la diffusion et à la valorisation de ces données
- Expertises locales sur des questionnements ou des événements particuliers
Le REPHY contribue à la connaissance de l’impact des évolutions climatiques sur la biodiversité marine et participe à la surveillance de l’état écologique du milieu marin pour la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM). Il s’agit du principal observatoire français du phytoplancton marin. Le REPHY s’inscrit dans un axe scientifique prioritaire de l’Ifremer en assurant le suivi de la dynamique des populations phytoplanctoniques et des conditions hydrologiques afférentes. Cette composante est toujours sous la maitrise d’œuvre d’Ifremer.
2. REPHYTOX, REseau de surveillance des PHYcoTOXines dans les organismes marins.
L'objectif du réseau REPHYTOX est sanitaire, avec la détection et le suivi des toxines réglementées susceptibles de s’accumuler dans les produits marins de consommation, en particulier les mollusques bivalves issus des zones de production (conchyliculture et pêche). Les toxines réglementées au niveau européen appartiennent à trois familles :
- les toxines lipophiles incluant les toxines diarrhéiques (DSP), produites notamment par le phytoplancton Dinophysis. Elles peuvent entraîner chez le consommateur des troubles digestifs d’apparition rapide, sans gravité le plus souvent ;
- les toxines paralysantes (PSP) produites par le phytoplancton Alexandrium. Elles peuvent entraîner chez le consommateur des troubles neurologiques d’apparition rapide, potentiellement graves, parfois mortelles ;
- les toxines amnésiantes (ASP), produites par le phytoplancton Pseudo-nitzschia. Elles peuvent entraîner chez le consommateur des troubles neurologiques d’apparition généralement rapide, potentiellement graves, parfois mortelles.
Les prélèvements de coquillages et les analyses de toxines sont confiés aux LDA (Laboratoires d’Analyses Départementaux), sous la responsabilité des DDi (Directions Départementales Interministérielles) et de la DGAL (Direction Générale de l’Alimentation). L’Ifremer poursuit sa mission de prescription, et est responsable de la bancarisation et de la diffusion des résultats de cette surveillance.
Dans le cadre du REPHYTOX, les LER de l’Unité littoral apportent leur expertise en appui aux services de l’État et aux opérateurs du réseau, sur leur aire de compétence.