Aurélie Boisnoir : Lauréate du prix Jeunes Talents 2020 de la Fondation L'Oréal-Unesco
Après une première reconnaissance obtenue en 2018 par une bourse nationale Soroptimist (destinée aux femmes pour le leadership et l’autonomisation des femmes) qui lui a permis de financer l’étude préliminaire sur les dinoflagellés en Guadeloupe, Aurélie Boisnoir est l’une des lauréates du prix Jeunes Talents 2020 financé par la Fondation L’OREAL - UNESCO
Aurélie est actuellement en post-doctorat (octobre 2019 - mars 2021) à la station Ifremer de Martinique sur le sujet « Ciguatera aux Antilles : Recherche de Microalgues à Effets Nocifs » (projet CARMEN élaboré par l’Ifremer à Concarneau avec la station du Robert en Martinique). La ciguatera est une intoxication alimentaire qui survient suite à la consommation de poissons ayant bioaccumulé les toxines synthétisées par des micro-algues toxiques appartenant au genre Gambierdiscus. Elle se manifeste principalement par des symptômes d’ordres digestifs, neurologiques et cardiovasculaires.
La présence d’autres micro-algues toxiques présentes avec les Gambieridscus, comme les Ostreopsis et Prorocentrum pourraient également expliquer la diversité des symptômes observés lors des intoxications.
Jusque là présents dans les régions tropicales et sub-tropicales du Pacifique, de l’Océan Indien et des Caraïbes, des Gambierdiscus ont depuis été observés dans des régions tempérées comme en Méditerranée. La présence de ces micro-algues dans ces nouvelles régions pourrait être un témoin du changement climatique.
Aurélie Boisnoir a réalisé sa thèse de 2015 à 2018 à l’Université des Antilles en Guadeloupe, sur l’écologie des dinoflagellés benthiques toxiques. Elle a complété sa formation sur les micro-algues à la station Ifremer de Concarneau à l’occasion de plusieurs séjours. Elle a également travaillé à l’Algal Resourses Collection (Caroline du Nord) avant de commencer son postdoctorat à l’Ifremer en Martinique.
Pour le projet CARMEN elle travaille avec la station Ifremer de Concarneau (Nicolas Chomérat et Gwenaël Bilien) où elle se focalise sur l’étude morphogénétique des dinoflagellés benthiques. Cette technique combine de la microscopie électronique à balayage et du séquençage génétique.
Son travail de recherche lui a de même permis de développer une collaboration avec la NOAA (National Oceanographic and Atmospheric Administration, USA). Elle consiste à mettre en place des techniques de détection ciblées des dinoflagellés benthiques toxiques en utilisant de nouveaux outils moléculaires. Ce travail se fait également en collaboration le laboratoire Phycotoxines de Nantes.
Pour les aspects santé publique, Aurélie BOISNOIR collabore avec le Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique. En 10 ans, le taux d’incidence de la ciguatera a été multiplié par trois.