Short note parue dans la revue "Estuarine, Coastal and Shelf Science" pour la station Ifremer d'Arcachon-Anglet
Une short note du LERAR (Arcachon-Anglet) est parue dans la revue Estuarine, Coastal and Shelf Science.
Caill-Milly, N., Sanchez, F., Benito, D., Ruiz, P., Izagirre, U., Briaudeau, T. (2023). Assessment of size at first maturity for Ruditapes philippinarum from Arcachon Bay (French Atlantic coast): new insights for fishery management. Estuarine, Coastal and Shelf Science
DOI : https://doi.org/10.1016/j.ecss.2023.108321
La gestion des pêches vise à réunir les conditions pour une exploitation durable des ressources. Pour ajuster la pression de pêche aux potentiels de croissance et de reproduction des ressources, deux grands types d’instruments de gestion existent : les mesures de régulation de l’accès à la ressource et les mesures de conservation. Ces dernières peuvent être classées en trois types : celles visant à réduire l’effort de pêche, les mesures techniques et celles limitant les captures. Dans ce contexte, la taille minimale de référence de conservation (TMRC) est une mesure technique basée sur la connaissance scientifique des caractéristiques de l'espèce (maturité sexuelle, croissance individuelle et mortalité naturelle). La capacité de reproduction est généralement appréhendée en utilisant la taille de première maturité (SL50), taille à laquelle 50% des individus sont matures. La SL50 n'était pas connue pour la population de palourdes japonaises du Bassin d'Arcachon (Ruditapes philippinarum). Cette étude fournit une première estimation basée sur l'analyse histologique d'un large échantillon d'individus (1420 palourdes allant de 10 à 41 mm) provenant de quatre sites distincts de l'intérieur du Bassin et récoltés durant la période de maturation des individus, de juin à août. Notre choix méthodologique a été fait pour permettre la comparaison avec d'autres gisements européens de R. philippinarum mais aussi pour être reconnu par l'UE ; un intérêt d'harmonisation des pratiques a d'ailleurs été mis en évidence pour les bivalves. Suite à une analyse par régression logistique, la SL50 a été estimée à 26,7 mm pour l'ensemble des échantillons considérés, avec une variabilité spatiale modérée. Si seuls les individus sexués sont pris en compte dans l'estimation, la SL50 est de 24,5 mm pour les femelles et de 21,6 mm pour les mâles.
Tous sites et niveaux hypsométriques confondus, on estime que la SL50 est atteinte à un âge moyen de 1,6 ans, 32 mm à 2,3 ans et 35 mm à 2,9 ans avec une forte variabilité à l'échelle des couples site-niveau hypsométrique. Compte tenu de la valeur de la SL50 et de l'activité de ponte habituellement observée à l'intérieur du bassin, on estime qu'au moins la moitié de la population de palourdes aura frayé au moins une fois avant sa capture potentielle si la TMRC était réduite de 35 mm (réglementation actuelle) à 32 mm (taille proposée à la révision). Ces informations constituent des connaissances essentielles à inclure dans les Recommandations Conjointes lorsqu'une révision de la TMRC est envisagée dans un contexte européen qui reconnaît une place plus importante à la régionalisation.
Étude réalisée dans le cadre du projet ACOPALBA financé par France Filière Pêche, le CRPMEM NA, le CDPMEM33, le CNPMEM et l’Ifremer.