Réseau microbiologique : le REMI
Objectifs :
- Estimer la qualité microbiologique pour permettre la révision du classement des zones de production conchylicoles
- Détecter et suivre les épisodes inhabituels de contamination
Stratégies de prélèvement :
- Surveillance régulière : échantillonnage aléatoire, avec une fréquence déterminée (1 fois / mois)
- Surveillance en alerte : échantillonnage ciblé en cas de risque de contamination identifié ou de contamination avérée
En 2018, l'IFREMER assure une AMOA (Assistance à la Maitrise d’OuvrAge) pour le REMI. En Normandie, les DDTM ont signé une convention avec le Labéo (Calvados, Manche) et le LAVD (Seine-Maritime) pour les prélèvements et les analyses.
Cette surveillance de la qualité microbiologique des zones de production s’effectue uniquement sur des zones exploitées par les professionnels et classées par le préfet.
- zone A : les coquillages peuvent être récoltés pour la consommation humaine directe
- zone B : les coquillages sont mis sur le marché après purification
- zone C : les coquillages sont mis sur le marché après un reparcage de longue durée
La détermination de la fréquence d’échantillonnage est basée sur une approche statistique de la répartition des résultats acquis durant les trois dernières années calendaires. La fréquence peut être bimestrielle lorsqu’il n’existe pas de risque significatif de conclure à tort sur la qualité de la zone, et inversement, la fréquence est mensuelle lorsqu’il existe un risque significatif de conclure à tort sur la qualité estimée de la zone. La fréquence est par conséquent adaptée au classement, au risque de dégradation épisodique de la qualité sanitaire de la zone classée. L’approche statistique permet d’aboutir à une grille de lecture (tabl. 1) permettant suivant la moyenne géométrique des résultats obtenus en surveillance régulière pour la zone, d’identifier la fréquence de suivi sur la zone. La fréquence bimestrielle n’est pas appliquée si la qualité estimée de la zone n’est pas concordante avec le classement en vigueur, ou si des dépassements du seuil d’alerte sont intervenus sur la zone lors des trois dernières années calendaires.
Si la zone n’est exploitée qu’une partie de l’année (cas notamment des gisements naturels classés administrativement), la fréquence peut être adaptée à la période d’exploitation. Afin que la surveillance puisse être la plus efficace possible, l’administration informe le laboratoire Ifremer des périodes d’ouverture et de fermeture des gisements.
L’évaluation de la contamination, basée sur le dénombrement des bactéries Escherichia coli, est exprimée par le nombre de germes dans 100 g de chair et de liquide intervalvaire.
Représentativité des lieux de prélèvements :
- Localisation représentant le plus fort risque de contamination sur les zones exploitées professionnellement dans le périmètre de la zone classée
- Mise à jour nécessaire le cas échéant : évolution cadastre conchylicole, changement sources de pollution, nouveau zonage…
Les zones de production sont soit des zones de parcs ostréicoles ou mytilicoles, soit des gisements naturels exploités professionnellement par des pêcheurs embarqués ou à pied
Il est à noter qu’avec des productions annuelles de l’ordre de 40 000 tonnes de moules et de 30 000 tonnes d'huîtres, la région de Normandie est aujourd’hui la première zone productrice de France.
Processus de mise en œuvre
Pour chaque classe de qualité, des valeurs seuils de déclenchement d’alerte ont été définies :
- 230 E. Coli par 100ml de Chair et de Liquide Intervalvaire (CLI) pour les zones classées A,
- 4600 E. Coli/100ml CLI pour les zones B,
- 46 000 E. Coli/100ml CLI pour les zones C.
Les fermetures ponctuelles, ou les déclassements momentanés des zones de production conchylicoles :
Le dispositif d’alerte est déclenché lorsque les normes définissant les classes de qualité sont dépassées, lorsque les risques de contamination (rejets polluants, orage…) sont importants, ou en cas d’épidémie chez les consommateurs.
L’émission des bulletins d’alertes s’effectue par les LERs
Le dispositif d'alerte destiné à détecter et suivre les épisodes inhabituels de contamination, comprend trois niveaux d'alerte :
- Les bulletins d’alerte déclenchent les prélèvements supplémentaires
- Analyses des informations impliquant un risque de contamination pour déclenchement des alertes préventives.
En cas de dépassement de ces valeurs seuils, le réseau REMI est donc mis en alerte, (réalisation de nouveaux prélèvements) et le Préfet de département peut prendre un arrêté soit pour un déclassement momentané de la zone, soit pour la fermeture de cette zone, i.e. l’interdiction de pêche, de ramassage et de mise sur le marché des coquillages de la zone.
Le reclassement de la zone, ou la levée de la fermeture, n’intervient que lorsque les coquillages ont retrouvé leur qualité sanitaire d’origine.
Les résultats du REMI sont, entre autre, utilisés par les Préfets de départements pour prendre des décisions :
- de classements sanitaires des zones de production conchylicoles,
- des "fermetures" ou des déclassements momentanés de zones de production en cas de contaminations ponctuelles importantes.
Les Préfets de départements classent par arrêtés les zones de productions conchylicoles en trois classes de qualité sanitaire, de A à C (voir grille de classement ci-dessous), en distinguant :
- Groupe 1 : les gastéropodes, comme les bulots
- Groupe 2 : Les bivalves fouisseurs, comme les coques, les palourdes ...
- Groupe 3 : Les bivalves non fouisseurs, comme les huîtres ou les moules
Les contaminations des coquillages par le plomb, le cadmium et le mercure sont également prises en compte pour l’établissement des classements de zones.
Les zones classées A sont réputées salubres, et la mise sur le marché des coquillages de pêche ou d’élevage est autorisée sans purification préalable. Dans les zones B, de moins bonne qualité microbiologique, une purification des coquillages par immersion dans des bassins de traitements appropriés est nécessaire avant mise en vente. Les coquillages provenant de zones C doivent préalablement être reparqués dans une zone A prévue à cet effet pendant une longue durée (reparcage associé ou non à une purification) ou être expédiés aux conserveries (traitement thermique).
Exigences réglementaires du classement de zone (Règlement (CE) n° 854/2004, arrêté du 06/11/2013)
La diffusion des résultats de la surveillance REMI en 2018 :
- Rédaction et diffusion des rapports d’évaluation de la qualité par les LERs
- Participation du LER au réunion de classement associée
Exigences réglementaires microbiologiques du classement de zone (règlement (CE) n°854/2004,arrêté du 21/05/1999)